Attention, affiches subversives !
C'est une affiche comme celle que nous publions ci-contre qui vaut à trois jeunes militants communistes de comparaître lundi devant un tribunal, après avoir passé une nuit en garde à vue.
Pour des affiches collées avant le passage de Nicolas Sarkozy à Grenoble.
Un véritable "délit d'opinion", s'indigne la fédération de l'Isère des Jeunes communistes. Les affiches auraient, selon la police, un caractère "attentatoire à la dignité du Chef de l'Etat". Collées par les trois jeunes militants à Grenoble, avant le passage-éclair de Nicolas Sarkozy dans l'Isère, venu y tenir un discours ultra-sécuritaire, largement attentatoire aux principes républicains. Ces affiches valent aux trois jeunes une comparution imédiate lundi.
Le groupe communiste de la ville de Grenoble "condamne fermement cette atteinte brutale à la liberté d’expression et d’opinion, utilisée de manière opportuniste dans le contexte des évènements récents dans le quartier de la Villeneuve et de la venue du chef de l’Etat ce même jour… Même sous la monarchie, le droit de caricature était toléré".
"Je suis très en colère, a ajouté l'élu PC de Grenoble Patrice Voir : on retient des militants en garde à vue tout cela sous prétexte que le chef de l'Etat vient à Grenoble. Ceci alors que ce dernier, dans son discours, stigmatise les Roms et fait aussi un amalgame entre délinquance et immigration. Je suis à la fois scandalisé et inquiet pour les libertés publiques".
Le groupe communiste de la ville de Grenoble "exige l’abandon pur et simple des charges retenues contre ces trois militants ".
Depuis l'affaire de la poupée vaudou à l'effigie de Sarkozy, le délit d'atteinte à la dignité du chef de l'Etat a retrouvé de la vigueur. Quand ce n'est pas le président en personne, ce sont volontiers des policiers qui font du zèle en marge des déplacements officiels du chef de l'Etat.
Pourtant en 2008, la cour d'appel de Paris déboutait celui qui se posait aupravant en défenseur des caricaturistes, et les magistrats n'avaient pas interdit à la vente la poupée vaudou, comme le réclamait Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat avait été débouté de sa demande d'interdiction de la poupée vaudou en première instance le 29 octobre. Le tribunal de grande instance de Paris avait en effet estimé que cette "représentation non autorisée de l'image de Nicolas Sarkozy ne constitu(ait) ni une atteinte à la dignité humaine, ni une attaque personnelle".
Un tel gadget "s'inscrit dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour", avaient ajouté les magistrats Isabelle Nicolle, Nicolas Bonnal et Anne-Marie Sauteraud. C'était la première fois qu'un président de la République en exercice perdait un procès pour atteinte au droit à l'image.
Sur les poupées représentant Nicolas Sarkozy figuraient des inscriptions faisant référence à son parcours politique ou à ses propos, comme le mot "racaille" pour qualifier des jeunes de banlieues, ou le "Casse-toi pauv'con" lancé au salon de l'Agriculture à un homme qui avait refusé de lui serrer la main.
Fuente: l"Humanité/PrensaPopularSolidaria
http://prensapopular-comunistasmiranda.blogspot.com
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